20.5.07

Et les grands alors?

Lorsque vous entrez dans une exposition, quels choix avez-vous pour vous aiguiller dans les diverses œuvres présentes ? Ramasser tous les bouts de papiers qui vous narrent les biographies des artistes, les rappels au contexte historique et artistique, l’analyse des œuvres elles-mêmes. Vous pouvez également avoir tous ces contenus sur audioguides, bornes « interactives », ou par un guide en personne.

Mais dans tout ça quelle place avez-vous ? Le visiteur adulte n’est vu que comme passif.

L’attention des structures culturelles vis-à-vis de leurs publics va grandissant depuis 20 ans, elles ont ainsi pour la plupart dédié une part de leur budget à la création de postes spécifiques. Mais bien souvent « service des publics » rime avec « service éducatif », pourquoi ?

Il est indispensable pour tout médiateur d’agir en direction du public des enfants. L’espoir affirmé des acteurs culturels est d’influer sur la formation de l’individu à ce stade, dans l’espoir de retombées positives à long terme. L’enfant est dans une période d’apprentissage, il est habitué à être stimulé par des choses qu’il ne connaît pas, et donc à priori plus ouvert à la découverte. De plus, c’est un public facile à trouver (à l’école ou dans les structures de loisirs) et dont on connaît assez sûrement l’état des connaissances. A partir du programme scolaire (sans anticiper sur la stimulation au sein de la famille) on peut établir quelles compétences et quelles connaissances sont censées posséder un enfant en fonction de son âge, il est donc relativement aisé de concevoir une médiation spécifique. Le dernier avantage enfin est que pour chaque enfant on touche potentiellement sa famille.

Mais les adultes, comment s’adresser à eux ? Où les trouver ? Les lieux, les activités, les connaissances sont multiples. Même en tentant de restreindre à des groupes sociaux définis (une entreprise, un quartier, un club...), il est difficile d’anticiper leur attitude face à une stimulation inconnue.

La solution la plus courante est de passer par le verbe : livrets d’aide à la visite, visite guidée... rassurants pour les acteurs culturels comme pour les visiteurs, avec l’espoir que malgré la passivité l’un d’entre eux soit véritablement touché. Les services des publics de structures culturelles peuvent-ils remettrent en question des pratiques tellement ancrées dans leurs mœurs ? Dans quelle mesure le public adulte accepterait t-il d’être mis dans une situation de participation collective ou de manipulation d’un matériau, par exemple ?

Il est nécessaire de se poser la question, car aujourd’hui, la médiation vis-à-vis des publics jeunes atteint ses limites : l’influence de l’environnement familial et en particulier des parents dans l’ouverture des enfants au monde de l’art reste prédominante, c’est donc tous les membres de la famille que nous devons chercher à atteindre et à toucher.

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