6.6.07
travailler plus pour gagner plus?
28.5.07
60 ans et toujours vert?

Finalement, c'est le cinéma qui sauve Cannes. La qualité du palmares nous rappelle que ce festival promeut des films exigeants aussi bien sur le contenu que sur la forme. La seule chose qui permet au festival d'atteindre cet âge c'est son exigence.
Contrairement à la tendance actuelle de l'évènementiel et de l'effet d'annonce (au chateau de Versailles par exemple...), c'est l'art lui même qui constitue les fondements de toute action culturelle, un bon enseignement à retenir.
20.5.07
Et les grands alors?
Lorsque vous entrez dans une exposition, quels choix avez-vous pour vous aiguiller dans les diverses œuvres présentes ? Ramasser tous les bouts de papiers qui vous narrent les biographies des artistes, les rappels au contexte historique et artistique, l’analyse des œuvres elles-mêmes. Vous pouvez également avoir tous ces contenus sur audioguides, bornes « interactives », ou par un guide en personne.
Mais dans tout ça quelle place avez-vous ? Le visiteur adulte n’est vu que comme passif.
L’attention des structures culturelles vis-à-vis de leurs publics va grandissant depuis 20 ans, elles ont ainsi pour la plupart dédié une part de leur budget à la création de postes spécifiques. Mais bien souvent « service des publics » rime avec « service éducatif », pourquoi ?
Il est indispensable pour tout médiateur d’agir en direction du public des enfants. L’espoir affirmé des acteurs culturels est d’influer sur la formation de l’individu à ce stade, dans l’espoir de retombées positives à long terme. L’enfant est dans une période d’apprentissage, il est habitué à être stimulé par des choses qu’il ne connaît pas, et donc à priori plus ouvert à la découverte. De plus, c’est un public facile à trouver (à l’école ou dans les structures de loisirs) et dont on connaît assez sûrement l’état des connaissances. A partir du programme scolaire (sans anticiper sur la stimulation au sein de la famille) on peut établir quelles compétences et quelles connaissances sont censées posséder un enfant en fonction de son âge, il est donc relativement aisé de concevoir une médiation spécifique. Le dernier avantage enfin est que pour chaque enfant on touche potentiellement sa famille.
Mais les adultes, comment s’adresser à eux ? Où les trouver ? Les lieux, les activités, les connaissances sont multiples. Même en tentant de restreindre à des groupes sociaux définis (une entreprise, un quartier, un club...), il est difficile d’anticiper leur attitude face à une stimulation inconnue.
La solution la plus courante est de passer par le verbe : livrets d’aide à la visite, visite guidée... rassurants pour les acteurs culturels comme pour les visiteurs, avec l’espoir que malgré la passivité l’un d’entre eux soit véritablement touché. Les services des publics de structures culturelles peuvent-ils remettrent en question des pratiques tellement ancrées dans leurs mœurs ? Dans quelle mesure le public adulte accepterait t-il d’être mis dans une situation de participation collective ou de manipulation d’un matériau, par exemple ?
Il est nécessaire de se poser la question, car aujourd’hui, la médiation vis-à-vis des publics jeunes atteint ses limites : l’influence de l’environnement familial et en particulier des parents dans l’ouverture des enfants au monde de l’art reste prédominante, c’est donc tous les membres de la famille que nous devons chercher à atteindre et à toucher.
13.5.07
Des raisons d'agir
Extrait du mail reçu:
Nous vous invitons à deux réunions publiques autour de ces «Raisons
d’agir» :
- Le 14 mai, à 20 h, au Lavoir Moderne Parisien, dans le cadre des
Agoras de la Goutte d’Or ;
- Le 18 mai, à 20 h, au couvent des Récollets, autour de la lecture de
fragments de «L’Esthétique de la résistance» de Peter Weiss, par
Laurent Grisel.
L’équipe de Cassandre/Horschamp
Réservations indispensables : 01 40 35 00 98
Lavoir Moderne Parisien : 35, rue Léon, 75018 Paris. Métro
Château-rouge ou Marcadet-Poissonniers.
Couvent des Récollets, 148, du faubourg St-Martin, 75010 Paris. Métro
Gare de l’Est
8.5.07

Vas t’on voir le lent délitement du soutien de la culture par l’Etat ces cinq prochaines années ? Le clientélisme se développer à outrance ?
Dans tous les cas les capacités de questionnement, d’étonnement, de décalage des œuvres d’art nous seront indispensables pour continuer à rêver.
Agueda Lozano
2.5.07
Cassandre
"Bonjour,
Pardon pour ceux qui disposent déjà de ces informations, mais l'instant
est évidemment crucial !
Voilà donc, réunis en quelques liens dans cet e-mail, les éléments que
nous pouvons mettre à votre disposition pour les faire circuler et
contribuer à ouvrir publiquement le débat sur la place de l'art et de
la culture dans les projets politiques.
Les motivations de l'APPEL de Cassandre/Horschamp pour l'art et la
culture dans les programmes politiques :
http://horschamp.org/article
L'APPEL pour l'art et la culture dans les programmes politiques :
http://horschamp.org/article
Le document analytique sur les programmes culturels des candidats du
premier tour (format pdf) :
http://horschamp.org/IMG/pdf
Les actes de la rencontre du 16 mars au Théâtre des Bouffes du Nord
(format pdf) :
http://horschamp.org/IMG/pdf
Et aussi deux liens concernant d'autres interventions plus larges mais
reliées à cette question :
La ligue des droits de l'Homme :
http://www.ldh-france.org/actu
Ariane Mnouchkine :
http://www.dailymotion.com
mnouchkine-antisarko
-----------------
Cassandre/Horschamp, Cité européenne des Récollets, 150 rue du Faubourg
Saint-Martin 75010 Paris.
E-mail : cassandre@horschamp.org - Tél.: 01 40 35 00 98.
Cassandre porte depuis 1995 les valeurs d'un art en prise avec la
société dans la lignée des combats de l'après-guerre, fait avancer les
idées et lutte contre l'endogamie. Notre travail est celui d'une «
nouvelle critique » qui ne se contente pas de juger l'« objet », mais
appréhende le geste de l'art en prenant en compte la relation à
l'histoire, aux populations et aux lieux. Visitez le site Horschamp :
www.Horschamp.org, mettez-vous même vos informations en ligne sur
Passeurs: www.passeurs.org, recevez microCassandre chaque mois. Et,
bien sûr, abonnez-vous à Cassandre, la revue papier."
29.4.07
La culture attend toujours un projet politique...
L'héritage du ministre Lang est trop lourd à porter pour la gauche: le PS ne se sent pas le droit de le remettre en question sachant l'aura positive qu'il possède encore dans le milieu culturel. Dans ces années 80, L'Etat s'est ouvert à de nombreuses formes de cultures jusque là "underground" et a ainsi renouvellé sa place au sein du milieu culturel. Ce nouveau soutien a réellement permis de développer les initiatives de qualité, dans tous les genres culturels et également de professionnaliser nombre d'acteurs culturels.
Cependant, aujourd'hui cette place de l'Etat commence de nouveau à être remise en question. Daniel Templon disais récemment sur France Culture que l'Etat ne devrait agir que dans une validation d'oeuvres et d'artistes nés de l'initiative privée, un aboutissement et non pas en être l'initiateur ou le commanditaire même. Ce serait une telle perturbation dans la politique culturelle actuelle que je ne crois pas que ce soit réaliste aujourd'hui.
Il ya également pour le public un problème de perte de repères, ne sachant que reconnaître comme de l'art : des graf' aux performances, du Kabuki au hip-hop. Tout peut l'être comme ne pas l'être, là est la difficulté.
Il y a surtout un grand besoin d'ambition et d'homogénéité de la politique culturelle de notre pays, de créer des passerelles entre tous les éléments d'une société en adéquation avec sa culture passée comme présente: un enseignement artistique construit (voir à ce sujet le dernier chapitre de cet ouvrage); des intermittents, des artistes plasticiens mais aussi des acteurs culturels; des structures culturelles publiques et privées; et enfin des médias.
Cela les programmes de nos présidentiables le traitent comme un patchwork: dissociant complètement la résolution du conflit des intermittents de l'éducation artistique, le soutien aux artistes de la redevance audiovisuelle.
Aujourd'hui en politique, la culture ne vaut pas pour elle-même mais pour des gains économiques, un effet de vitrine ou du "lien social".
19.4.07
Réponse de Nicolas Sarkozy au FRAAP
Sans beaucoup de nouveautés par rapport à son programme, la réponse a le mérite d'exister...
17.4.07
A l’extrême droite : le maître et l’élève.
Contrairement à ce que j’attendais, le programme du Front National possède un véritable chapitre consacré à la culture, avec des propositions très concrètes. Bien entendu ils veulent renforcer le contrôle du public sur les structures culturelles avec des obligations de rendement (où on retrouve M. Sarkozy) et veulent défendre fortement le patrimoine, ils font également entrer l’exception culturelle dans le thème de la préférence nationale (instauration de quotas, par exemple). Ils ont par ailleurs des propositions que l’on peut confondre avec l’extrême gauche : abolition de la loi DADVSI et instauration de la licence globale, baisse des tarifs voire gratuité (on ne sait pas sur quels critères) à l’entrée des structures culturelles, remise en cause des grands groupes de médias attachés à des entreprises liées avec l’Etat.
Philippe de Villiers est beaucoup plus prévisible : la culture n’est présente qu’à travers l’enseignement d’un certain patriotisme dans un refus catégorique du multiculturalisme, quel qu’il soit.
A travers leur programme on peut voir combien le Front National est sorti, dans sa communication, du vocabulaire xénophobe encore utilisé par M. De Villiers mais également combien, en traitant tous les sujets, il cherche ainsi à se donner la mesure d’un grand parti capable de gouverner le pays.
14.4.07
la politique culturelle sur France Culture
10.4.07
On est d'accord à bâbord
Le but à atteindre : 1% du PIB
José Bové propose de porter à 1% du PIB le budget consacré aux arts et à la
Culture et Marie-Georges Buffet promet d’atteindre ce budget au rythme de 10% d’augmentation par an ; Dominique Voynet et Olivier Besancenot, eux, ne précisent ni de combien ni comment ils vont l’augmenter.
Le temps de cerveau disponible
José Bové propose d’augmenter la redevance tout en modulant son niveau en fonction des revenus. Il entend également supprimer la publicité sur le service public et taxer la publicité sur les chaînes privées afin d’abonder les ressources de l’audiovisuel public tout comme ses collègues, Marie-Georges Buffet, Dominique Voynet et Olivier Besancenot. Pour la redevance il semble en effet judicieux de la moduler selon les revenus et les parts du foyer, la taxation des recettes publicitaires (déjà présente dans le projet socialiste) est également une bonne chose. En espérant que cela suffise à compenser la perte des recettes publicitaires, il semble difficile que cela permette en plus d’investir dans de nouveaux programmes de qualité.
The Wild Wild Web
Marie-Georges Buffet : « La révision de la loi concernant Internet afin de préserver la copie privée, le droit à l’échange libre, la rémunération des auteurs et des artistes par la mise en place de plates-formes publiques de téléchargement et la taxation des activités commerciales. ». En plus de cette plate-forme, José Bové propose d’abroger la loi DADVSI, tandis que la rémunération des auteurs se fera par une contribution des fournisseurs d’accès à Internet.
Comme le souligne très bien Maître Eolas la loi DADVSI suit une directive européenne et ne peut donc pas être abrogée (pour contrarier également Olivier Besancenot), de plus il est nécessaire de prendre en compte les nouvelles implications du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle avec les nouvelles technologies (p2p, etc...).
Le débat sur la licence globale n’est pas tranché, hésitant entre une sorte de forfait mensuel dont le montant dépendrait du poids de fichiers téléchargés (un peu comme nos forfaits de téléphones portables) avec ensuite une redistribution à partir des SFAI vers la SACEM, SPEDIDAM et éditeurs, comme lorsque vous achetez un CD à la FNAC, et par ailleurs des craintes sur le contrôle des paiements et la possibilité de reproduire le système de répartition. Sur ce sujet, j’avoue que je ne suis pas spécialiste et je suis tout à fait ouverte à des contributions extérieures.
La diversité culturelle
Seuls le parti des verts et le parti communiste ont pris en compte la dimension internationale de la culture au travers de la convention sur la diversité culturelle de l’UNESCO. Marie-Georges Buffet précise même : « La France (...) défendra résolument l’exception culturelle au sein de l’OMC et la prééminence des principes de la convention UNESCO sur les règles de l’OMC. » La question de la place de la culture dans le marché mondial doit en effet impérativement être réglée et il est nécessaire de veiller à ce que l’action culturelle ne soit pas traitée comme tout commerce de service aux personnes par l’OMC.
Etonnamment beaucoup de candidats d’extrême gauche ne placent pas la culture ni au centre, ni en périphérie de leur programme. Leur politique culturelle (somme toute assez semblables entre elles) apparaît au détour d’une interview ou de discours. Seuls les Verts et le Parti Communiste y consacrent une part conséquente de leur programme (plus que l’UMP, le PS ou l’UDF, par exemple). C’est pourquoi vous noterez l’absence de Mme Laguillier pour Lutte Ouvrière dans ce post, n’ayant pu trouver d’informations sûres et précises à propos de ses propositions culturelles. De là à penser que la culture n’est pas considérée comme essentielle dans une politique populaire...
2.4.07
François Bayrou : Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent. Edgar Faure
Si le candidat UDF met en valeur ses propositions culturelles sur son site officiel, il ne nous dit pas les moyens concrets qu’il compte mettre en œuvre pour revaloriser l’éducation artistique à l’école, réorganiser la décentralisation et la diffusion du spectacle vivant ainsi que résoudre la « crise des intermittents ».
Ses affirmations sur les difficultés budgétaires, sur la répartition de l’offre culturelle sur le territoire peuvent difficilement susciter une opposition directe : qui serait contre « un ministère de mission (...) et non de simple gestion, qui garantisse les grands équilibres, fédère, impulse dans le respect du rôle de chacun et mette en cohérence tout ce qui concourt, patrimoine comme création, à rendre la culture vivante et accessible sans démagogie ni marchandisation. » ? Néanmoins, si l’on veut être soupçonneux, on peut se dire que de tels principes permettent d’appliquer concrètement des politiques de droite comme de gauche ; orienter les mesures vers moins de public et plus de privé (donc plus de considérations économiques) ou inversement, selon le sens du vent.
27.3.07
Ségolène Royal : du public au privé
Le projet culturel socialiste parle à tous : des identités culturelles régionales à une politique culturelle européenne, de l’accès de tous à la culture à l’éducation à l’image et, bien sûr, de l’augmentation du budget au développement de l’emploi culturel chacun peut trouver de quoi se contenter. Mais aucune de leurs propositions n’est ambitieuse, peut-être est-ce par manque d’une vision d’avenir pour la France ? Leur action est très orientée vers les médias avec une « taxation des recettes publicitaires des chaînes privées en faveur de l’audiovisuel public » ainsi que la volonté de limiter le contrôle de pans entier des médias et du secteur culturel par des grands groupes.
La nouveauté du discours de Nantes, selon moi, est une orientation de la politique culturelle socialiste vers le secteur privé : « soutien massif aux PME innovantes dans le domaine culturel et les médias » ; « extension de la loi Sueur pour le cinémas d’art et essai aux librairies de proximité » ; « Réactiver le marché de l’art contemporain ». Ainsi la relance de la création et de l’action culturelle passerait par le soutien à des initiatives privées et à un niveau territorial principalement. La volonté semble être de favoriser le dynamisme culturel sans modifier les institutions culturelles en place.
Peut-on considérer cette orientation comme un désengagement du secteur publique dans l’action culturelle ? Est-ce véritablement une politique de gauche ?
Culture et présidentielle
Je n'espérais pas faire preuve d'une grande originalité en m'intéressant à la culture dans le débat présidentiel mais simplement ajouter ma petite pierre à l'édifice (comme on dit). Disons que ce site construit tout un muret...
23.3.07
FRAAP fort!
Encore une initiative de professionnels: les plasticiens cette fois. Décidemment le monde de la culture ne se laissera pas exclure des débats de cette présidentielle et tant mieux. Je suis également heureuse que le débat culturel ne se limite pas au problème du régime intermittent (qui doit être traité très sérieusement) mais s'étend à tous les acteurs culturels. A lire également sur le site du FRAAP les réponses de Ségolène Royal et Dominique Voynet.
Manifeste pour une autre économie de la culture
A lire ou au moins à consulter car il est toujours intéressant de découvrir de nouvelles façons de penser l'action culturelle et leurs possibilités.
19.3.07
Nicolas Sarkozy : une culture d’apparat
Fusionner ainsi l'Education et la culture ne s'était pas vu depuis les années cinquante. Sous couvert de renforcer le poids politique et financier du ministre de la culture, NS retourne à une époque où la culture n’existait que dans une valeur pédagogique, d’éducation du petit citoyen. La part culturelle de ce ministère ne risquerait-elle pas d'être subordonnée à l’Education ? Le budget de ce ministère serait-il plus important que l’addition des différents budgets aujourd’hui ?
« Les dépenses de fonctionnement du ministère de la Culture sont passées de 5 à 25% du budget en 40 ans. C’est excessif. » Cette citation nous incite à en douter.
Il y a 40 ans, avec Malraux, le Ministère de la culture n’en était qu’à ses balbutiements, il n’y avait que peu de dépenses de fonctionnement, en effet. Beaucoup d’institutions culturelles se sont créées depuis dont le ministère doit assurer le bon fonctionnement. Que compte-il faire pour réduire ces dépenses ? Certainement, continuer le mouvement de décentralisation et transférer la responsabilité de ces établissements aux collectivités territoriales.
« Il faut confier l’attribution des aides à la création et des budgets du spectacle vivant à des agences indépendantes composées en priorité d'artistes, de professionnels et de représentants du public. En contrepartie, le gouvernement doit fixer des objectifs d’intérêt général à ces aides »
On voit ici l’importance de « l’objectif » à imposer aux acteurs culturels, mettant ainsi implicitement en doute leur légitimité à recevoir les aides de l'Etat. Aujourd’hui ce sont des comités d’experts réunis par les DRAC qui évaluent la qualité artistique des projets dans lesquels de l’argent public va être investi. En quoi leurs jugements sont-ils moins valables que ceux des agences que propose NS ?
« Veiller à accueillir, dans le cadre de notre nouvelle politique, les futures élites intellectuelles des pays étrangers »
Cependant, si cette idée d’élite est mise en valeur avec l’immigration choisie, elle est plus délicate en matière de culture : « Pour moi la culture n’est pas réservée seulement à quelques privilégiés, elle n’est pas que pour une petite élite. »
La France profite du meilleur réseau culturel à l'étranger. Il est effectivement l'héritier de la diplomatie française durant tout le vingtième siècle et peut éventuellement faire l'objet d'une réorganisation, mais comment faire autant de « plus » avec une réduction des effectifs et moins de coûts ?
Sur les sites Internet officiels de l’UMP ou de la campagne de Nicolas Sarkozy il est bien difficile de trouver des propositions en matière de culture. J’ai donc dû me rabattre sur un billet du blog de NS et sur son récent discours prononcé à Besançon. Il ressort de leur lecture une tendance au dénigrement des actions existantes, en particulier en matière d'éducation artistique mais surtout que, pour NS, la culture ne vaut pas pour elle-même mais comme carte de visite de la France à l’étranger et surtout comme faire-valoir à ses politiques d’impôts ( favoriser le mécénat par la réduction de l’ISF) et d’immigration, comme je l’ai souligné plus haut.
18.3.07
Quel est le programme ?
A l’instar de Maître Eolas en ce qui concerne la justice, je souhaiterai examiner d’un peu plus près les programmes électoraux de nos prétendants à la Présidence de la République en matière de culture. Je vais ainsi tenter de faire un billet par candidat d’ici au premier tour de l’élection.
Il faut noter que depuis « l’appel aux candidats » lancé par le site Horschamp/Cassandre, la demande de prise en compte des questions culturelles dans cette campagne a été relayée par un nombre croissant de médias (à noter : le très commenté article de Télérama). Segolène Royal a même fait un meeting spécial « culture » (pour se rattraper ?) avec des soutiens éclectiques, de Jeanne Moreau à Marianne James.
Je pars donc à la recherche des propositions de politique culturelle en tentant d’être la moins partisane possible et dans l’espoir d’enclencher une discussion avec vous.
14.3.07
Médiation or not Médiation...
Une de ces questions me concerne directement: la médiation...
Cette notion est utilisée tous azimuts autour des "quartiers sensibles", des tribunaux, des écoles, des médias (beaucoup, beaucoup...) et ce qu'on en retient est de l'ordre du lien entre deux parties, le plus souvent en conflit (voir la notice wikipédia à ce sujet).
Alors que vient-elle faire dans la culture?
Le médiateur culturel cherche à faire le lien entre le public et l'oeuvre, de là à en conclure qu'ils sont en conflit... La différence entre le guide (connu et reconnu depuis longtemps par tous) et un médiateur est dans la place accordée au visiteur: avec un guide il reste passif et reçoit le savoir, avec un médiateur il est actif et on cherche à lui donner les moyens d'accéder à l'oeuvre. Aujourd'hui, nombre de guides dans les musées changent simplement de badge pour devenir des "médiateurs".
Les membres de la revue Cassandre, qui apporte une réflexion essentielle sur la création contemporaine, ont tenu lors d'une émission radio de France Culture des propos contre la médiation culturelle qui ne peuvent que me faire réagir...dont acte. Selon eux, une oeuvre qui aurait besoin d'un intermédiaire pour que le public puisse se l'approprier serait une "oeuvre ratée". Evidemment, dans un monde idéal chaque oeuvre serait universelle et chacun serait telle une page vierge qui n'attendrait qu'à recevoir le rayonnement si puissant de l'oeuvre pour y imprimer sa marque indélébile. Malraux y croyait aussi, c'est le principe de "l'art élitaire pour tous".
Malheureusement nous ne vivons pas dans un monde idéal et nous ne pouvons pas nier ainsi l'individu face à l'oeuvre.
Chacun est porteur d'une éducation, de marqueurs sociaux propres à une personnalité, une famille, un groupe social, une société; tout cela crée un filtre entre nous et l'oeuvre. Ce filtre peut nous permettre de l'apprivoiser mais il peux également la cacher à notre regard. Bien souvent les gens se sentent intimidés, perdus face à une oeuvre, en particulier contemporaine, ils ne font pas confiance à leurs yeux, à leur cerveau, à leur ventre et se réfugient dans le rejet (l'éternel "ma fille de 3 ans peut mieux faire!!").
C'est à ça que sert la médiation: donner les outils pour dépasser les appréhensions et s'ouvrir à sa propre perception! En tout cas, moi, j'y crois...
10.3.07
Welcome!!
Le nom de ce blog fait simplement référence au concept de République Géniale de Robert Filliou dans laquelle chacun exprimerait son "génie"... Internet et les blogs ne seraient-ils pas le début du commencement de cette République?
L'utilisation de ce concept dans la campagne pour la présidentielle de José Bové m'oblige à signifier que j'en suis totalement indépendante. J'apprécie néanmoins cette tentative de faire entrer la culture dans le discours politique.