29.4.07

La culture attend toujours un projet politique...

Dans ce second tour de présidentielle, sans surprise c'est le PS qui apporte le plus d'intérêt à la politique culturelle. Cependant, je ne partage pas l'enthousiasme d'André Rouillé dans son édito de Paris-art.com: au même titre que tous les candidats à la présidentielle, représentatifs de la classe politique aujourd'hui, Ségolène Royal n'a pas de réelle ambition culturelle.
L'héritage du ministre Lang est trop lourd à porter pour la gauche: le PS ne se sent pas le droit de le remettre en question sachant l'aura positive qu'il possède encore dans le milieu culturel. Dans ces années 80, L'Etat s'est ouvert à de nombreuses formes de cultures jusque là "underground" et a ainsi renouvellé sa place au sein du milieu culturel. Ce nouveau soutien a réellement permis de développer les initiatives de qualité, dans tous les genres culturels et également de professionnaliser nombre d'acteurs culturels.
Cependant, aujourd'hui cette place de l'Etat commence de nouveau à être remise en question. Daniel Templon disais récemment sur France Culture que l'Etat ne devrait agir que dans une validation d'oeuvres et d'artistes nés de l'initiative privée, un aboutissement et non pas en être l'initiateur ou le commanditaire même. Ce serait une telle perturbation dans la politique culturelle actuelle que je ne crois pas que ce soit réaliste aujourd'hui.
Il ya également pour le public un problème de perte de repères, ne sachant que reconnaître comme de l'art : des graf' aux performances, du Kabuki au hip-hop. Tout peut l'être comme ne pas l'être, là est la difficulté.
Il y a surtout un grand besoin d'ambition et d'homogénéité de la politique culturelle de notre pays, de créer des passerelles entre tous les éléments d'une société en adéquation avec sa culture passée comme présente: un enseignement artistique construit (voir à ce sujet le dernier chapitre de cet ouvrage); des intermittents, des artistes plasticiens mais aussi des acteurs culturels; des structures culturelles publiques et privées; et enfin des médias.
Cela les programmes de nos présidentiables le traitent comme un patchwork: dissociant complètement la résolution du conflit des intermittents de l'éducation artistique, le soutien aux artistes de la redevance audiovisuelle.
Aujourd'hui en politique, la culture ne vaut pas pour elle-même mais pour
des gains économiques, un effet de vitrine ou du "lien social".

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